Nous sommes le HAL [Humanimalab ou Humain-Animal-Laboratoire], un groupe de recherche basé à l’université d’Ottawa. Nous nous intéressons à cette "nouvelle" époque géologique, environnementale, politique et culturelle dans laquelle notre planète entrerait aujourd’hui de plain-pied. Cette époque, certains experts l’ont baptisée Anthropocène, en référence à l’humain (anthropos, en grec) dont on dit qu’il serait désormais la force directrice de ces changements écologiques et politiques puissants dont nous entendons parler de plus en plus souvent, de manière toujours plus insistante et auxquels, par exemple, le Musée des Beaux-Arts du Canada consacre une belle exposition, ICI.
Alors même que la terre est devenue un acteur à part entière de notre modernité (hyperobject), acteur pour lequel des sommets sont organisés, des partis politiques crées, des livres écrits, des photographies comme des décisions prises, il nous semble important de questionner cet anthropos dont l’Anthropologie n’a pourtant jamais cessé de problématiser les différentes dimensions (individu, espèce, nature, culture, gènes et mèmes). Si donc nous vivons effectivement une période d’importants changements géologiques, chimiques ou encore biologiques, ce sont aussi (et peut-être surtout) des bouleversements socioculturels et techniques qui secouent actuellement nos représentations collectives, nos cosmogonies et qui semblent ainsi ouvrir (et fermer) de nouveaux rapports possibles au.x. vivant.s et à ses écologies.
C’est précisément la cartographie de ces rapports en mutation qui intéressent le HAL, rapports dont nous souhaitons mieux qualifier les dimensions concrètes (ce qui est), mais aussi la part d’indétermination (ce qui pourrait advenir), et de faire cela dans une approche pluridisciplinaire, c’est-à-dire en collant à l’inédit de tels bouleversements.